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ADN environnemental – Gabon 2024

Système d'échantillonnage

ADN environnemental :

Suite à une étude effectuée avec la méthode de l’ADN environnemental (ADNe) dans la zone du lac Ézanga dans le Bas Ogooué au Gabon, TEREA (un bureau d’études privé implanté en France, au Gabon, au Cameroun, et en Côte d’Ivoire travaillant sur la gestion des ressources naturelles en milieu tropical) nous a demandé une expertise sur les résultats obtenus.

Nous avons repris la bibliographie des données scientifiquement disponibles en 2024. Pour se faire, en prenant comme base les articles les plus récents sur les poissons du bas Ogooué, nous avons rajouté les données retrouvées dans les bases de données et dans la bibliographie. Cette recherche préalable nous a permis de comparer les résultats obtenus par TEREA, car même si l’ADNe est une méthode efficace elle possède quelques inconvénients qui peuvent conduire à des résultats erronés ou incomplets.

L’ADNe est une méthode permettant de détecter la biodiversité en extrayant l’ADN directement à partir d’échantillons environnementaux tels que l’eau, les sols, ou l’air, sans avoir à isoler les organismes. Très sensible, elle permet de détecter des espèces même en très faibles abondances et est particulièrement utile dans divers milieux aquatiques comme les rivières, lacs, et océans.

L’ADNe est de plus en plus utilisé pour l’inventaire, le suivi, et la surveillance de la biodiversité, offrant un moyen non invasif de collecter des données. Toutefois, la qualité des résultats dépend de bases de séquences de référence, qui sont parfois incomplètes ou erronées, rendant difficile l’identification précise des espèces, surtout pour celles qui sont peu étudiées. Cette méthode n’est donc applicable que s’il existe une collection de référence taxinomique fiable. De plus, le manque de standardisation des protocoles de laboratoire pose un défi, car il complique la comparaison des résultats entre différentes études et affecte la fiabilité des données.

La région du lac Ézanga est quasiment inconnue d’un point de vue ichtyologique et la comparaison est difficile. Cependant, compte tenu des connaissances sur le Bas Ogooué, l’étude actuelle avec l’ADNe n’apporte que des éléments trop partiels. Ils ne sont certainement pas représentatifs de la biodiversité ichtyologique de la zone. Il est clair qu’une étude ichtyologique est nécessaire dans cette région quasiment inconnue de la science pour les poissons.
Dans ce type de milieu avec une forte richesse spécifique, des espèces cryptiques et proches, l’ADNe ne peut, à ce jour, suffire pour un inventaire et nécessite au préalable une collection taxinomique bien complète pour être viable.

Malgré ses limites, l’ADNe reste un outil essentiel pour la conservation de la biodiversité, à mettre en complément avec d’autres méthodes d’échantillonnage pour éviter des erreurs et pour obtenir une vision complète et précise des écosystèmes étudiés.

 


 

 

 

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